Un nouvel imaginaire pour le développement durable

Fusion du 18 avril par Bettina Laville

Au lendemain du jour où l’on nous a appris que l’on avait découvert une « petite » sœur à la Terre, on nous demande de réfléchir à l’imaginaire…

 

Et, en ce matin du vendredi de Pâques, nous avons appris par Valérie Martin, que l’imaginaire se heurte aux limites de la planète et que, nourri au facteur humain du progrès, cet imaginaire serait aujourd’hui mortifère ! Mais Valérie nous a également dit que c’est le récit qui nous sauvera et que la défiance, le repli, le refus de responsabilité, le désespoir pouvaient être dépassés par des solutions concrètes au niveau local et que l’avenir était dans les territoires qui pouvaient mettre en œuvre une économie plus collaborative.

 

Quant à Thierry Libaert, il nous a ramené à la communication… qui était le thème du petit-déjeuner ! Il nous a dit que la communication était aujourd’hui notre inconscient collectif. Alors que depuis Freud, nous avons cru que nous avions un mal d’être, Thierry nous apprend que nous aurions plutôt un mal de communication. Le désir, épine dorsale de la théorie freudienne, se manifestant désormais dans la bonne ou la mauvaise communication. Mais la phrase maîtresse de Thierry que je retiendrai sera « nous avons du mal à produire une image de la réalité ». Si la réalité doit passer par l’image, par l’imaginaire… alors nous sommes mal partis ! La solution, selon Thierry pourrait être la « slow communication » qu’il n’a pas défini très précisément, mais qui éviterait l’alarmisme, le catastrophisme. Je précise au passage que les membres du Giec, dans leur dernier rapport sont très « slow » puisqu’ils nous disent que nous allons vers un scénario d’un scénario à +4° et que, sans qu’il y ait véritablement les prémisses d’un changement des politiques, qu’on pourrait quand même rester dans la limité des +2° ? Enfin, ce matin, les propos ont été beaucoup plus violents qu’ils n’en n’avaient l’air puisque nous avons tué beaucoup de choses. D’abord, il y a eu une victime collatérale, car nous avons tué le plan… avec lequel on ne crée pas un imaginaire (exit le Commissariat à la stratégie et à la prospective de Jean Pisani-Ferry), mais aussi le plan de communication dont Thierry nous a dit qu’il était désormais à un horizon beaucoup trop court. Nous avons également tué le père et l’État en passant (ce qui est normal dans ce type de débats), bien que l’on nous ait dit que nous étions à la recherche de maîtres ? Nous avons tué l’absence de limites, mais nous faisons tous appel à l’infini de l’imaginaire. Nous avons tué les mots de la réalité comme co-développement, puis développement durable, croissance verte, et maintenant transition écologique et métamorphose. Et Mme Royale, notre nouvelle Ministre devrait proposer une loi de la mutation écologique ! Nous avons également tué le thème de ce matin, puisqu’on nous a dit qu’avec la communication, on ne s’en sortirait pas.

 

Enfin, puisqu’a été posée la question de la différence entre l’imaginaire et l’imagination, je vais vous donner ma définition : notre imaginaire est vert, alors que notre imagination est bleue, bleue comme l’économie bleue, Le siècle bleu (le titre du livre de Jean-Pierre Goux), l’océan ou encore « Bleu », le plus beau film sur le thème du deuil. Le deuil sur lequel nous devons appuyer notre imaginaire, si nous voulons reconstruire autre chose. Mais notre problème actuellement, c’est que nous ne savons pas très bien de quoi nous devons faire le deuil ?

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